Mardi 31 octobre 2 31 /10 /Oct 00:49

  Bon Halloween 

Gay Frankenstein de Nicolas Muys trouvé sur Textes Gais

Herbert Frankenstein avait longtemps souffert de son patronyme. Hérité d'un père d'origine allemande qu'il n'avait pas connu, il ne lui avait valu depuis sa plus tendre enfance que moqueries et brimades. Tout ça parce que deux siècles auparavant, une romancière anglaise avait choisi arbitrairement de baptiser de ce nom l'une des créations les plus abracadabrantesques de son esprit opiomane. Le jeune Herbert en avait conçu une misanthropie définitive, doublée d'une névrose carabinée.
Surnommé "Le Monstre" ou "La Créature", il s'était renfermé sur lui-même et, réfugié dans le travail, avait vu avec une certaine horreur se préciser peu à peu sa vocation. Bien qu'il concentrât tous ses efforts sur les matières littéraires, il n'y obtenait jamais que des résultats médiocres. Au contraire, il excellait dans les mathématiques, la physique et surtout la biologie, sciences qu'il abhorrait pourtant pour des raisons bien compréhensibles.
À 18 ans, baccalauréat en poche, il s'inscrivit la mort dans l'âme à la faculté des Sciences de la Vie de New York. Au sein du laboratoire de recherche en biologie génétique, ses brillants résultats lui permirent enfin d'assumer son nom sans honte... Au point qu'un curieux renversement finit même par se produire en lui. Esprit de revanche, de provocation ? Manifestation paradoxale du traumatisme infantile que son état civil lui avait infligé ? Herbert Frankenstein se mit à se passionner pour le seul sujet qu'il aurait dû à tout prix éviter : la création artificielle de la vie et la résurrection des cadavres.
Armé de la solide méthodologie que lui inculquaient ses études officielles, il se lança seul dans ce vaste programme de recherche. Il savait pertinemment que ce genre de plaisanterie était capable de le faire renvoyer, et de compromettre de façon définitive son avenir professionnel. Mais la fièvre qui s'était emparée de lui était la plus forte. Grâce à la complicité de Fox Mulder, un documentaliste fasciné par tout ce que la science avait produit d'hérésies, il eut accès aux carnets de travail de Wilhelm Reich, un savant du vingtième siècle emprisonné pour ses thèses sur les énergies vitales et mis à l'index de toutes les bibliothèques du pays.
Frankenstein reprit un à un tous les calculs de Reich, et les corrigea à la lumière des plus récentes découvertes mathématiques. Les résultats étaient troublants... Sur la terrasse de son immeuble, Frankenstein construisit une version améliorée de l'accumulateur à orgones conçu un siècle auparavant par le savant banni. Une sorte de caisson métallique potentiellement capable de redonner la vie à n'importe quel morceau de barbaque... n'eût été l'épineux problème de la source d'énergie : une centrale nucléaire n'y aurait pas suffi !
L'avancement de la thèse officielle d'Herbert se ressentait gravement de ces travaux clandestins. Le jeune homme dut les interrompre, quand ses professeurs commencèrent à montrer des signes d'inquiétude. Agacé, il se replongea à regret dans la génétique, et reprit la rédaction de son mémoire de fin d'études. De temps à autre, pour se changer les idées, il continuait pourtant de céder à un vice, qui lui était venu presque en même temps que sa lubie scientifique, et était tout aussi inavouable.
Depuis 3 ans, Herbert Frankenstein était devenu un inconditionnel des morgues et autres salles de dissection. Au début, il n'y était allé qu'à contrecœur, pour les besoins de ses recherches. Mais peu à peu, il avait dû se rendre à l'évidence : il ressentait une délicieuse excitation à l'ouverture d'un tiroir réfrigéré. La forme d'un corps allongé sous un suaire éveillait en lui des pulsions érotiques incontrôlables qui se traduisaient par de violentes érections. Et quand le cadavre s'avérait être celui d'un homme, jeune et de surcroît bien fait de sa personne, il explosait littéralement dans son pantalon.
Herbert en conçut d'abord une grande honte. "Je suis un nécrophile, je suis un nécrophile" se répétait-il en guise d'auto-flagellation. Jusqu'au jour où il eut l'occasion de constater que l'observation de jeunes hommes nus bien vivants produisait sur lui des symptômes similaires à ceux susdécrits... Le jeune Frankenstein ne s'était en réalité jamais posé la moindre question sur la sexualité. À 27 ans, aussi pur qu'au jour de sa naissance, il se rua vers la bibliothèque, où le premier manuel venu lui apprit qu'il était tout bonnement homosexuel.
Cette nouvelle commença par le soulager. Puis elle se mit à le travailler au corps. Un monde insoupçonné s'ouvrait à lui... Là où il ne voyait la veille qu'une masse indifférenciée d'étudiants, lui apparaissait à présent un nombre faramineux de corps beaux et désirables. Ses yeux couraient de cuisses en croupes, de nuques en pectoraux, de visages en braguettes. Trop timide et paniqué pour tenter sa chance avec l'un ou l'autre, il acheva péniblement sa thèse dans les rares moments de répit que lui laissaient ses crises d'onanisme effrénées.
Six jours avant la soutenance, Herbert Frankenstein commit l'irréparable. Dans cette période de stress intense, il se sentit soudain plus amer et plus seul que jamais, et décida d'aller chercher réconfort à la morgue de l'hôpital universitaire. En tant qu'habitué du lieu, on le laissait aller et venir à sa guise dans l'établissement. Ce soir-là, il découvrit dans le tiroir numéro 6 le cadavre tout frais d'un jeune joueur de football américain, décédé le matin même d'un horion à la tempe. Son corps était d'une beauté époustouflante, comme taillé dans le marbre suivant les canons grecs.
Herbert ne put s'empêcher de laisser aller sa main sur cette chair sublime que la mort n'avait pas encore raidie et qui semblait dormir. Il ne s'aperçut pas vraiment que son autre main avait entrepris dans le même temps l'astiquage en règle d'un membre rougeoyant et sur-gonflé, qu'elle avait préalablement extrait de son pantalon. C'est dans cette position, et même peu après son aboutissement, que le surprit Miss Peticoat, la très prude concierge du bâtiment.
Le scandale eût pu être énorme, mais les hautes instances de l'Université jugèrent bon de l'étouffer dans l'œuf. C'est-à-dire que le fait divers, développé sur deux colonnes dans le journal local sous le titre "Necrophil student masturbated on corpse" ne fut pas relayé par la presse nationale. Le coupable du forfait n'était en effet cité que sous le nom d'Herbert F., sans quoi la nouvelle aurait sans doute fait le tour du monde. Elle se contenta donc de faire le tour du campus. La soutenance de thèse prit naturellement la tournure d'un procès d'assises, sans que rien ne soit toutefois clairement formulé.
Le jury, d'un air mi-goguenard, mi-dégoûté, fit mine d'écouter l'exposé du "bien nommé Herbert Frankenstein" (selon la formule du président). Sans considération pour la validité de ses travaux, ils lui accordèrent avec mansuétude la mention médiocre, qui présentait le double avantage de les débarrasser d'un étudiant devenu encombrant, tout en préservant celui-ci de toute chance de trouver un emploi. Son dossier se trouva également gratifié d'une note sibylline du recteur de l'Université, exprimant ses "plus grandes réserves quant aux mœurs et à la moralité du Docteur Herbert Frankenstein". De façon surprenante, c'est ce dernier détail qui sauva notre héros d'une déchéance définitive.
Au mois de juin 2034, sous la pression d'une coalition de lobbies, le congrès adoptait en effet la loi dite des "comunity quotas". Sous peine de fortes amendes, toute entreprise américaine de plus de mille employés était désormais tenue d'intégrer à son personnel une proportion équivalente à la moyenne nationale de femmes, de noirs, de latinos, d'obèses, et de gays... Étant donnée la faible proportion de gays dans le domaine de la génétique, la note équivoque du recteur suffit à faire embaucher Herbert Frankenstein chez GenWin, l'un des plus importants laboratoires de recherche américains.
Il fut bien clair dès le départ que GenWin ne faisait appel aux services d'Herbert qu'en raison de sa déviance sexuelle. Il ne s'en formalisa pas, trop heureux d'avoir dégoté un poste correctement payé et localisé sur la côte Ouest, où on ignorait tout de son passé. Eu égard à sa thèse désastreuse, on l'affecta à un projet secondaire et ridicule : la recherche du très hypothétique "gêne gay", dont on parle depuis plus de cent ans sans jamais en avoir aperçu l'ombre du bout de la queue... Mais des bouts de queue, Herbert Frankenstein savait qu'il allait désormais en voir tous les jours.
Il consacra sa première année de travail à l'épanouissement de sa propre sexualité. Pour les besoins de ses recherches, il lui fallait dresser le profil génétique d'un nombre très important d'individus affichant des préférences homosexuelles. Le genre de job qui facilite les rencontres... Passons sur les détails : Herbert assouvit en un an l'essentiel de ses fantasmes, et se laissa même aller à ceux, surprenants, d'une des franges les plus gratinées de son échantillon.
Son labo fut vite surnommé "le Queensland" dans tout le bâtiment, du nom d'un célèbre établissement nocturne de San Francisco. Frankenstein acceptait avec bonne humeur les remarques désobligeantes, graveleuses, ou amusées de ses collègues, leur rétorquant qu'ils n'avaient qu'à faire comme lui, et se taper leurs cobayes, fussent-ils de petits rongeurs velus ou des mouches drosophiles. Dans l'ensemble, il était plutôt bien accepté, et même apprécié pour ses talents d'amuseur public et son rôle de pédale de service.
Toutefois, il était agacé de n'avoir pu gagner la sympathie d'un jeune chef de projet qui l'intéressait à double titre. Edward Tightass était tout d'abord d'une beauté absolument sublime, et Frankenstein en était fou amoureux. Hélas ! C'était également un redoutable fondamentaliste mormon, pour qui toute forme de sexualité, hors du cadre sacré des corvées conjugales de procréation, vous condamnait irrémédiablement aux feux de l'enfer.
En second lieu, Tightass (surnommé E.T.) était chargé de coordonner le programme Kryptonium, un métal ramené depuis peu de la planète Krypton par la sonde spatiale "Superman". Un gramme de ce métal, dont l'existence était tenue ultra-secrète, pouvait fournir l'énergie de 12 centrales nucléaires, sans produire aucun déchet radioactif ! Largement de quoi rendre opérationnel un accumulateur à orgones...
E.T. détestait cordialement Frankenstein, qui s'était résigné à le lui rendre bien, et ne manquait jamais une occasion de le provoquer. Il adorait voir le joli mormon rougir jusqu'aux oreilles et s'enfuir en psalmodiant ses petits discours ridicules et moralisateurs. Ironie de l'histoire, c'est précisément Tightass qui lui amena par la peau du cou un jeune homme qui s'était égaré dans les couloirs, ("Je vous prierai monsieur de veiller à ce que vos "cobayes" restent cantonnés dans votre immonde Babylone !") et qui allait changer la vie de Frankenstein.
Ce fut le coup de foudre. Béla Lugosh avait vingt ans, et débarquait tout juste de sa Hongrie natale, ne parlant pas un mot d'anglais. À une plastique parfaite, il alliait la plus grande gentillesse, une vive intelligence, ainsi que des talents culinaires exceptionnels. Leur couple eût été une réussite totale, si un détail n'était venu tout gâcher. Le jeune Béla souffrait malheureusement d'une atrophie pénienne congénitale, qui condamnait ses érections à culminer un peu au-dessous des quatre centimètres. Un problème d'autant plus gênant et absurde qu'Herbert vouait un véritable culte à Joris-Karl Orf, l'une des plus "grandes" porno stars de ces années 2030. Un malabar de deux mètres dix, certes pas très beau, mais monté comme un cheval !
Frustré, le Dr Frankenstein l'était à coup sûr. Mais il ne se résolut pas pour autant à se séparer de Béla, qu'il aimait d'amour tendre. D'autant que tous ses problèmes financiers s'évaporèrent peu après leur rencontre. En effet, la fortune lui sourit de nouveau, cette fois sous forme d'espèces sonnantes et trébuchantes... Frankenstein, au cours de ses travaux sur le gêne gay, découvrit par un heureux hasard le gène dit du "zoophile". La nouvelle fit la Une de toutes les revues de vulgarisation scientifique, et GenWin déposa un juteux brevet sur le test de dépistage précoce de cette tare rédhibitoire.
Grâce aux énormes royautés qui lui furent concédées, Herbert fit l'acquisition d'une magnifique propriété sur les bords du Pacifique, dans laquelle il s'installa confortablement avec son amant atrophié du kiki. Ce dernier s'accommoda fort bien de cette nouvelle demeure. Il devint bientôt l'indispensable assistant de son homme, qui y avait installé son laboratoire. Béla s'occupait entre autres de toute la ménagerie nécessaire aux recherches de Frankenstein.
Des cobayes triés sur le volet : Charles, un aristocratique basset Hund de cinq ans, inverti jusqu'à la moelle et qui savait imiter à la perfection les phéromones de chienne en chaleur, si bien qu'il se tapait tous les molosses machos du voisinage, au grand scandale de ce dernier. Simon et Garfunkel, un vieux couple de perruches mâles unis comme au premier jour de leur amour. Freddy Mercury, un phoque arthritique qu'on leur avait vendu pour gay, mais qui devait être andropausé depuis belle lurette et passait son temps à s'empiffrer de maquereaux, en monopolisant scandaleusement la piscine. S'ajoutaient à cela une horde de pintades lesbiennes (elles tuaient à coups de becs tout mâle qu'on leur présentait), et un élevage de verrats transgéniques qui s'enculaient à longueur de temps, non par vice, mais simplement faute de truie.

Le 28 mars 2036, Herbert Frankenstein s'attabla vers 8 heures devant son petit déjeuner. En versant du lait sur ses chocopops, il ouvrit machinalement le poste de radio, toujours réglé sur GFC (Gay Frequency California). La voix du speaker retentit dans la cuisine, moins gazouillante que d'habitude. Herbert comprit aussitôt qu'un drame avait dû se produire. Et en effet ! On annonçait la mort brutale de Joris-Karl Orf, star incontestée du porno côte ouest depuis plus de dix ans, et dont le moulage en latex des parties intimes s'était vendu à plusieurs millions d'exemplaires. Une larme roula sur la joue d'Herbert, et alla s'écraser dans ses chocopops.
Complètement abattu par cette terrible nouvelle, il s'apprêtait à aller se recoucher, quand une idée fulgurante lui traversa l'esprit. Oui ! Il tenait là l'occasion de régler définitivement ses problèmes de couple ! Sans même prendre le temps d'une douche, il se rua vers le garage et quitta la propriété sur les chapeaux des roues de sa Ferrari collection 2012. Béla, médusé, jeta machinalement un seau d'eau à Charles, coincé dans une sale position avec le Bull Terrier de Miss Simpson.
Ce n'est que vers minuit que la Ferrari rouge rentra au garage, suivie par une ambulance des services de la morgue de Monterrey. Deux brancardiers moustachus et hérissés de piercings en descendirent. Ils transportèrent dans le pavillon-laboratoire un corps inanimé. En soulevant le linceul qui recouvrait le cadavre, Frankenstein ressentit une vive excitation, qui lui rappela ses frasques de jeunesse. De la tête de Joris-Karl Orf, à moitié arrachée dans un carambolage automobile, ne subsistait que le menton et la lèvre inférieure, mais le reste du corps était intact. Une montagne de muscles au milieu de laquelle se lovait, éléphantesque, l'outil professionnel de l'acteur défunt.
L'opération ne dura pas plus d'une demi-heure. Avec émotion, le Dr Frankenstein préleva l'énorme braquemart, pour le mettre en nourrice sur le coccyx d'un de ses jeunes verrats transgéniques. Il entrava la bête de façon à ce qu'elle ne soit pas tentée d'arracher à coups de dents l'étrange appendice caudal qu'on venait de lui greffer. Fou de bonheur et d'excitation, Herbert ne put s'empêcher d'aller réveiller Béla pour lui annoncer la bonne nouvelle. Mais l'accueil que lui fit ce dernier ne fut pas à la hauteur de ses attentes.
"Quoua ? Helbelt ? Tou veux me gleffer cette enolme et hollible chosse ? Mais tou es fou ! Tou déliles ! Jamais !"
Une violente dispute s'ensuivit. Pour la première fois depuis leur rencontre, Herbert Frankenstein leva une main menaçante vers Béla, qui s'enfuit en courant dans le jardin enténébré. En proie à la panique, il ne prit pas garde à la barrière électrifiée du clos des pintades lesbiennes, par-dessus laquelle il bascula dans un éclair bleuté. Alertés par le bruit, et flairant l'odeur du mâle, les volatiles furent sur lui en deux secondes. Le temps pour Herbert d'aller chercher sa carabine à air comprimé, le jeune homme était picoré à mort !
Ô douleur ! Après avoir abattu une à une les meurtrières, Frankenstein ramena dans ses bras là dépouille ensanglantée de son jeune amant jusqu'au pavillon laboratoire, où il l'étendit dans le compartiment de cryogénisation, en compagnie de JKO. Les pintades avaient miraculeusement épargné le doux visage de Béla, mais leurs coups de bec avaient rendu son corps inutilisable. Tant pis ! il allait falloir se contenter de celui de JKO, et greffer la tête délicate de Béla sur cette montagne de viande ! Ensuite, on n'aurait plus qu'à recoudre au bon endroit l'énorme bite !
Frankenstein, dans un état second, passa le reste de la nuit à relire ses papiers sur la résurrection des cadavres. Au petit matin, son plan d'action était prêt :
1 - Sortir de la remise et remettre en état son vieil accumulateur à orgones.
2 - Se procurer le Kryptonium nécessaire à son bon fonctionnement. Pour cela, il n'avait d'autre alternative que le recours au chantage : n'avait-il pas surpris Edward Tightass, son ennemi juré du laboratoire, occupé à offrir des bonbons à une petite fille, avec un reflet salace dans l'œil ? Frankenstein décrocha le téléphone, composa le numéro d'E.T. et dit sèchement : "Amène-moi 0,25 g de Zyrkonium, demain soir, chez moi, ou je dis à tout le monde que tu laisses venir à toi les petits-enfants !". Il entendit un "glups" et raccrocha.
Le lendemain, vers 19 heures, tout était prêt pour l'assemblage. La jolie tête de Béla baignait dans un liquide nourricier spécialement conçu pour préserver les cellules nerveuses et neuronales. Le verrat numéro 6 était à portée de scalpel, son étrange appendice au cul. Bien que flaccide, il semblait plus démesuré que jamais... Frankenstein eut une légère appréhension quant à sa capacité à utiliser la chose, mais la balaya rapidement. "Avec un peu d'entraînement, de bonne volonté, et trois tubes de gel lubrifiant, ça finira bien par passer".
Le corps de JKO, magnifique architecture de près de 130 kilos fut amenée sur la table d'opération à l'aide d'un palan. Frankenstein, à tout hasard, en profita pour inspecter les parties postérieures. Le dos, large et musculeux, était décidément magnifique. Mais les fesses charnues et rebondies s'entrouvraient malheureusement sur un orifice qui n'avait plus rien d'humain ! Une crevasse sans fond ! Un véritable cratère ! Catastrophe !
Le ding dong de la porte d'entrée retentit à cet instant précis. Edward Tightass toujours très beau, mais pâle comme un linge, tenait dans sa main droite la valise blindée contenant l'échantillon de kryptonium. Frankenstein s'en saisit sans un mot, mais E.T. ne put réprimer un sermon de trop. "Sachez monsieur que je désapprouve catégoriquement votre odieux chantage, et qu'à la première occasion, je dénoncerai aux autorités compétentes vos agissements louches. Qu'allez-vous faire du kryptonium ? Je n'ai aucune confiance en vous, espèce de pornographe sodomite !"
Frankenstein ne répondit pas. D'un coup de matraque contondant, il fracassa net la tête d'E.T., et le traîna illico jusqu'au labo. Là, il préleva habilement son magnifique petit trou du cul d'hétéro, tout neuf, tout rose, et si serré qu'on n'y aurait pas passé le moindre suppositoire. L'heure avait enfin sonné. Herbert assembla tous les morceaux de son étrange puzzle, introduisit la capsule de kryptonium dans le compartiment carburant de l'accumulateur à orgones, et laissa cuire 12 heures, thermostat 6.
Quand il ouvrit le capot de l'appareil, Frankenstein constata avec satisfaction que le sujet respirait. Au bout de quatorze heures, un orteil remua. Une demi-heure plus tard, Béla-Karl Tightass se mit à délirer en hongrois. Le savant dansait de joie autour du corps allongé de sa créature, quand un nouvel événement le stoppa net. Le drap chirurgical, à mi-corps, se soulevait de telle manière qu'on aurait juré qu'un piquet de tente était en train de s'y dresser ! Frankenstein, pris d'un doute affreux, leva le voile d'un coup sec, et en resta baba : pendant sa période de greffe sur le verrat transgénique, la bite de JKO s'était développée ! En lieu et place des 38 centimètres escomptés, se tenait à présent un horrible épieu d'un demi-mètre de long, et d'une circonférence proportionnée. Le monstre était sexuellement inutilisable !
La convalescence dura cinq mois. Fou de douleur, de dépit, et de honte, Frankenstein enferma sa créature dans un pavillon secret de la propriété. La chose ne s'exprimait toujours que dans un hongrois rudimentaire, et se révélait de jour en jour d'une incroyable bestialité. Il était de fait le seul à pouvoir contrôler l'imprévisible monstre, qu'il tenait par un savant mélange de cruauté et de chantage affectif.
De temps en temps, il lui fallait toutefois lâcher du lest, et consentir à le masturber. Loin de l'exciter, cette corvée le dégoûtait particulièrement. Elle se soldait invariablement par une éjaculation titanesque de près d'un quart de litre, moyenne honorable pour un verrat en bonne santé. Le pire était que la bête insistait pour que son jet de baleine fût dirigé sur son créateur, qui ressortait de ces séances englué des pieds à la tête et totalement écœuré.
Pour se prémunir contre les assauts éventuels du monstre, il s'était fait fabriquer un slip blindé, qu'un cadenas de titane maintenait solidement clos. Ce détail peinait particulièrement la créature, que la branlette commençait à lasser. À petits cris désespérés, elle réclamait de plus en plus souvent à Frankenstein des étreintes plus complètes. Celui-ci, invariablement, répondait à ces demandes par une décharge de matraque électrique.
Béla-Karl, très triste, passait donc le plus clair de son temps à masturber son intarissable membre. Ses cris de plaisir et de frustration mêlés filtraient à travers les cloisons insonorisées de sa prison au point d'inquiéter les voisins. Pour les rassurer, Frankenstein prétendit qu'il avait depuis peu acheté un âne, ce qui lui donna une nouvelle idée. Sur un foirail d'El Paso, il fit effectivement l'acquisition d'un superbe baudet du Poitou, qu'il bourra d'hormones femelles pour le rendre disponible aux rapports contre nature auxquels il le destinait. Dans le même temps, il inocula à Béla-Karl le fameux gêne du zoophile.
Hélas ! Celui-ci s'avéra totalement inopérant. Béla-Karl refusa obstinément de copuler avec l'animal. Dans un hongrois presque parfait, il jugeait cette pratique indigne de sa personne, pourtant ô combien monstrueuse, comme le lui expliquait patiemment Frankenstein. Décidément tout allait de mal en pis. D'une part, L'épineux problème de la libido débordante de la créature était loin d'être résolu. D'autre part, le gêne qui avait fait la fortune du Dr Frankenstein se révélait inefficace. Bientôt, quelque mère de famille surprendrait son bambin garanti non zoophile par le test GenWin en train de farfouiller dans le derrière d'une poule, et intenterait un procès retentissant qui précipiterait sa ruine...
À partir du sixième mois, Béla Karl commença à s'adoucir. Mélancolique, il n'entrait plus comme avant dans des crises de violence irrépressibles, brisant tous les objets dans la pièce, et obligeant Frankenstein à l'assommer d'une décharge électrique pour le sangler solidement sur son lit. Non. Voilà qu'il devenait plus humain, presque fragile sous ses allures de brute épaisse, pleurant, nu et recroquevillé dans un coin, ses larges épaules secouées de sanglots enfantins.
C'est dans cette position touchante qu'Herbert le découvrit un matin. Ému, il s'approcha de lui pour le consoler, lui caressant les cheveux. Le monstre se calma peu à peu, et tourna ses grands yeux embués vers son créateur, qui fut saisi d'y voir briller une lueur particulière... un air qui n'appartenait qu'à Béla, son amour, et qui le fit fondre de tendresse. Le monstre, sous les caresses, devenait lascif. Tout tremblant, il présentait à Frankenstein sa croupe musclée où, au milieu des tissus cicatriciels, celui-ci effleura du doigt le petit trou du cul délicieusement resserré
d'Edward Tightass,
Fou de désir, Herbert ouvrit le cadenas de son slip blindé, où son sexe s'était réveillé. Il embrassa tendrement le dos et la nuque de son amant mort-vivant, lui caressa encore les fesses, humecta le petit anus d'un doigt expert, et se prépara à s'y introduire. Peine perdue ! Ce fut comme si l'âme d'Edward Tightass avait trouvé refuge dans cette partie survivante de lui-même, et y concentrait toute sa résistance. Le petit anus rose du mormon resta obstinément fermé aux multiples tentatives d'Herbert, qui épuisa pourtant tous les stocks de produits lubrifiants de la maison.
Perdant toute contenance, il allait essayer en dernier recours une piqûre d'un puissant vaso-dilateur, quand Béla-Karl le saisit à la gorge. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le professeur Frankenstein se retrouva sanglé sur le lit. Se saisissant de la seringue, la créature le piqua directement dans la muqueuse, à peine gêné dans cette opération par l'abominable engin qui lui battait le plexus solaire. Deux semaines plus tard, on retrouva le cadavre affreusement déchiré d'Herbert Frankenstein. Le médecin légiste ne put fournir aucune hypothèse satisfaisante quant aux circonstances du drame.
Parce qu'on était en Amérique, et qu'il fallait bien un coupable, on passa à la chaise électrique l'innocent baudet du Poitou.

Nos Kazaks au grand feu du sabbat des sorciers...

 Mate et astique-toi

Par Pip Moustache - Publié dans : Histoires
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